Hello !
Avec plaisir alors ! Désolée, je n'ai aucune photo pour illustrer ça.
Voilà l'histoire : j'avais 20 kois, mes amours

. Et puis, j'ai voulu en introduire d'autres à la fin de l'été. 6 tosais arakoge et un sansai splendide, provenant de deux endroits différents. Je n'ai pas pu me retenir, des coups de coeur

! Je mets le sansaï avec mes poissons rouges pour une sorte de quarantaine (parce que je n'ai pas super confiance) et les tosaïs avec les koïs dans mon grand bassin. Je ne sais pas qui est fautif, mais le fait est que, malgré des bains flash et frottis avant introduction de tout le monde, deux semaines plus tard, Ichthyophthirius multifiliis (maladie des points blancs) dans
les deux bassins. Je fais gaffe aux épuisettes et tout, mais il y a des piafs qui passent allègrement d'un bassin à l'autre pour faire plouf-plouf.
Je traite à l'Alparex. Un koï n'aime manifestement pas le vert fashy du produit et fait un saut digne d'un champion olympique. Je le rattrape vite. Il est un tout petit peu écorché et je mets de la Bétadine avant de le relâcher.
Un peu plus de deux semaines plus tard, plus de parasite, mais ce koï commence à nager un peu à l'écart des autres

. Il meurt une semaine après. Il n'a rien sur le corps. Deux jours plus tard, un autre koï est mort au fond du bassin.
Aucun signe non plus. Le lendemain un autre koï, mon plus grand, a une bosse près de la queue

. C'est un doitsu, donc pas d'écailles soulevées. Je "l'isole" dans le bassin des poissons rouges avec la dose maxi de supertab et du sel à 6gr/L. Je traite le grand bassin à la chloramine T. Les jours suivants, le grand bassin a de moins un moins de poissons, car je les bascule au fur et à mesure vers le "bac hôpital". Différents symptômes : koïs qui ont des écailles soulevées ou nécrose sanguinolente à la bouche ou aux yeux ou à la nageoire dorsale. J'arrête d'attraper les nouveaux atteints, car ça ne sert à rien, vu que les deux bassins sont complètement touchés. La boule de la queue du doitsu éclate et fait un ulcère ; il meure deux jours plus tard. Ca s'aggrave pour les autres. 3 des tosais font un début d’hydropisie et n’arrivent plus à bien nager. Je les mets dans un grand aquarium à la cave avec la dose recommandée de sel. Les ulcères se multiplient ; au final, seulement 3 kois semblent ne rien avoir du tout.
J'appelle à l'aide Jean-Louis Cristini de Saint-Morat. Je ne lui ai jamais acheté de koi, mais le fait est que je suis en contact avec lui à ce moment-là suite à une erreur de livraison d'un truc matériel. Il a un sacré franc-parlé et m'engueule presque. Il faut que je fasse un antibiogramme non d'un chien !
Sous ses conseils, je téléphone au laboratoire d'analyse de mon département. Ils me renvoient vers le labo du Jura dont c'est plus la spécialité. Le Jura me demande d’envoyer un poisson
VIVANT pour dissection

. Je recontacte Jean-Louis Cristini, qui me dit de traiter avec le laboratoire de la Creuse alors. J’envoie un écouvillon frotté sur un ulcère. Pendant ce temps-là, j’ai essayé de multiples traitements, soit dans le bac hôpital, soit dans le grand bassin, soit dans l’aquarium des baudruches. Aucun résultat nulle part.
Avec le retour de l’antibiogramme, la bactérie est identifiée. Elle est multi-résistante, mais sensibles à quelques antibiotiques. JL Cristini me conseille le Nuflor et m’explique comment faire les injections (et je regarde sa vidéo en boucle sur Youtube).
https://www.youtube.com/watch?v=hVGbgqWmmvM, ainsi que
https://www.youtube.com/watch?v=Y9oGEBIqbrg
Je vais chez un véto, mais il me rit littéralement au nez car je lui parle de poissons. Il me dit gentiment de m’adresser ailleurs. Un autre véto est au top. Il commande le Nuflor en urgence.
Je me coatch comme si une foule allait m'applaudir pour avoir sauvé le Monde entier
Cela m’a pris des jours, toute seule, à faire ça à la chaine (mon mari, c'est pas son truc les poissons, quand c'est pas dans une assiette).
Les attraper (très difficile dans le grand bassin), anesthésie, puis injection dans le muscle d’une nageoire pectorale, soins des ulcères et surveillance du réveil. Je commence par les plus atteints. Il faut trois injections pour chaque koï à 3 jours d’intervalle à chaque fois. Adapter son geste à la taille du koï est très difficile et il y a des ratés, des kois qui se réveillent, etc. Je fais 45 injections (ou 48 ?).
L’hécatombe s’arrête juste à la fin de l’automne. J’ai perdu 8 koïs. Les cicatrices sur les autres sont terribles. Je m’inquiète tout l’hiver car les plus gros ulcères sont encore là. Mais en fait, c’est juste qu’avec l’eau froide, ça met du temps à cicatriser. Maintenant, toutes les plaies semblent fermées.
Voilà !